Monsieur Philippe BOXHO
Vice-Président de l’Ordre National des Médecins
Nivelles, le 23 septembre 2021
Cher Confère,
Je suis chirurgien depuis bientôt 40 ans. J’ai été l’élève du professeur Grossemans qui m’a enseigné la déontologie médicale. Elle constituait à mes yeux un socle éthique indestructible.
Aujourd’hui, dans la plus grande indifférence de tous, ces principes pourtant fondateurs d’une médecine humaine se brisent de toutes parts et viennent avec la « crise sanitaire » littéralement de s’effondrer.
La liberté thérapeutique qui est le noyau de toute réflexion et de tout progrès en médecine est aujourd’hui muselée par des guides bureaucratiques et mercantiles. Le secret médical n’est plus qu’un polichinelle ridicule qui se tortille comme un vers que l’on a sorti de terre. Le libre choix du patient se trouve confronté à un chantage odieux.
Il y a quelques années déjà, j’ai débattu épistolairement avec Monsieur Dejemeppe sur le principe du secret professionnel. Sa réponse m’a bien fait comprendre que la gestion d’une Société Moderne ne pouvait se limiter à une vision étriquée de la confidence d’un patient et de la discrétion qu’on lui doit. Entretemps, le secret professionnel s’est liquéfié dans un nouveau code de déontologie qui est devenu un petit catéchisme sibyllin et insignifiant… Je devais vivre avec mon temps.
Je ne puis être d’accord avec un point de vue opportuniste qui dénature le sens profond de ma mission.
Si je m’adresse à vous, c’est parce que vous enseignez la déontologie médicale et que l’Ordre Provincial dont je dépends oppose un insupportable silence à mes demandes d’avis sur des sujets relatifs à la crise sanitaire, prétextant une obligation de neutralité à l’égard du pouvoir politique auquel il n’est pourtant en aucune façon soumis !
Je m’adresse donc à vous pour recueillir votre avis sur la question de la vaccination en vous transmettant copie ci-dessous de la lettre que j’adressais le 5 juin 2021 au Docteur Jacques Bruart, Président de l’Ordre Provincial du Hainaut où je suis inscrit.
Monsieur le Président,
Chers Confrères,
Je voudrais tout d’abord remercier l’Ordre de ne pas avoir privé les médecins Belges de leur liberté thérapeutique comme l’a fait l’Ordre Français en interdisant un traitement (HCQ/IVM/AZM) que l’on savait sans risque et que des preuves scientifiques valident aujourd’hui. La position nuancée qui se bornait à rappeler les naturelles exigences de notre métier, m’a permis de prescrire en conscience et de constater a posteriori que j’ai eu raison de le faire[i].
Dans la dernière circulaire que vous nous adressez, intitulée « Communication en temps de crise sanitaire », l’Ordre rappelle à juste titre que l’application d’un traitement à un individu particulier requiert toujours de prendre en considération sa situation de santé personnelle. La vaccination dont l’indication est sans la moindre ambiguïté un acte médical tant qu’elle n’est pas obligatoire, requiert donc cette recommandation d’autant plus impérativement que ses complications à long terme sont inconnues et que la littérature laisse penser que des complications graves à court terme touchent surtout les jeunes de moins de trente ans[ii]. La vaccination doit donc être le fait d’un médecin qui connaît son patient et assume la responsabilité de l’acte qu’il pose.
Comment dès lors l’Etat peut-il s’arroger le droit de court-circuiter le médecin traitant en organisant la vaccination sur base d’un consensus recueilli auprès d’experts pétris de conflits d’intérêts non déclarés, ce qui constitue – vous l’avez rappelé dans ladite circulaire – une faute déontologique ? Par quelles entorses au bon-sens et au droit, des échevins de la santé se substituent aux médecins et s’autorisent à pratiquer l’Art de Guérir en convoquant à l’aveugle des citoyens pour leur administrer un vaccin tiré au sort ?
N’y aurait-il pas assez de médecins traitants en Belgique pour assurer la vaccination de la population dans de parfaites conditions éthiques et scientifiques ? Seul un médecin traitant est habilité à éclairer le choix du patient, en conseillant vivement la vaccination quand elle est bénéfique comme c’est assurément le cas des sujets à risques, en orientant les patients thrombophiles vers un vaccin moins thrombogène ou réputé tel, en renonçant à la proposer à des patients qui ont fait la maladie et montrent une immunité suffisante, notamment ceux qui ont été infectés par des variants récents, en la déconseillant surtout à des patients jeunes qui ne présentent pas de risque.
En outre et par sa nature absolue d’acte médical, une vaccination non-obligatoire doit impérativement être couverte par le secret professionnel tel qu’il est défini par la déontologie et par le code pénal. Un passeport vaccinal destiné à être produit publiquement ne peut évidemment contenir d’informations qui mentionne l’état vaccinal d’un individu.Par ailleurs, la résolution 2361 votée le 27 janvier au Conseil de l’Europe par 115 voix pour, 2 contre et 13 abstentions, stipule que :
Article 7. Pour ce qui est d’assurer un niveau élevé d’acceptation des vaccins (il convient) :
7.3.1. de s'assurer que les citoyens et citoyennes sont informés que la vaccination n'est pas obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s'il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement.
7.3.2. de veiller à ce que personne ne soit victime de discrimination pour ne pas avoir été vacciné, en raison de risques potentiels pour la santé ou pour ne pas vouloir se faire vacciner.
Les Etats européens négligent cette résolution avec une outrecuidance qui engage juridiquement leur responsabilité pour les conséquences de décisions prises dans le cadre d’arrêtés autoritaires qui ont un arrière-goût de loi martiale. Si l’Etat veut vacciner, qu’il invite un parlement libéré de l’obligation de passer sous les fourches caudines de la discipline de parti, à rendre la vaccination obligatoire et qu’il s’engage en conséquence à porter la pleine responsabilité de cette obligation !
Sinon que l’Etat se retire !
J’attends donc l’avis de mon Ordre Provincial sur une question qui, au-delà de la santé et de la déontologie concerne des questions fondamentales et fondatrices d’un humanisme qui nous était autrefois si cher et qui engage nos responsabilités de médecins. Le silence sur cette question ne nous dédouanera pas.
Vous m’avez avisé dans votre précédent courrier que les questions de principes relevaient de l’Ordre National. Ce n’est pas ce que dit la loi. L’Arrêté Royal n° 79 du 10 novembre 1967 précise en son art.6, §3 qu’il est dans les attributions de l’Ordre Provincial de donner aux membres d'initiative ou à leur demande, des avis sur des questions de déontologie médicale.
C’est donc l’avis d’un Président dont je connais bien l’engagement total et inconditionnel auprès de ses patients et de son Conseil que je sollicite et non celui du Magistrat qui préside notre Ordre National.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, Chers Confrères, l’expression de mes salutations les plus respectueuses.
Dr Alain Colignon.
Voici, Confrère Boxho, les questions que j’ai posées à mon Ordre Provincial et qui sont restées sans réponse.
En résumé, je vous adresse humblement les questions suivantes :
Sommes-nous vraiment tombés si bas, qu’un praticien soit contraint de poser des questions aussi essentielles à son Ordre, pour que celui-ci prenne une position claire et que sa réponse légitime ou non, permettre de savoir si nous naviguons, comme nous le craignons, vers un nouveau-monde ou si nous ne faisons que passer dans le mauvais rêve de politiciens maladroits ?
Je ne doute pas, Confrère Boxho, que vous aurez à cœur de débattre de ces questions fondamentales lors d’une réunion du Conseil afin d’y apporter, enfin, des réponses définitives.
Je vous prie de croire, Monsieur le Vice-Président, Cher Confrère, en mes sentiments les plus distingués.
Alain Colignon
55964
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[i] Early Treatment with Hydroxychloroquine and Azithromycin in 10,429 COVID-19 2 Outpatients: A Monocentric Retrospective Cohort Study Matthieu MILLION, MD, PhD1,2, Jean-Christophe LAGIER,…D RAOULT - IHU Marseille.
[ii] https://doi.org/10.1136/bmj.n958
Monsieur Philippe BOXHO
Vice-Président de l’Ordre National des Médecins
Nivelles, le 23 septembre 2021
Cher Confère,
Je suis chirurgien depuis bientôt 40 ans. J’ai été l’élève du professeur Grossemans qui m’a enseigné la déontologie médicale. Elle constituait à mes yeux un socle éthique indestructible.
Aujourd’hui, dans la plus grande indifférence de tous, ces principes pourtant fondateurs d’une médecine humaine se brisent de toutes parts et viennent avec la « crise sanitaire » littéralement de s’effondrer.
La liberté thérapeutique qui est le noyau de toute réflexion et de tout progrès en médecine est aujourd’hui muselée par des guides bureaucratiques et mercantiles. Le secret médical n’est plus qu’un polichinelle ridicule qui se tortille comme un vers que l’on a sorti de terre. Le libre choix du patient se trouve confronté à un chantage odieux.
Il y a quelques années déjà, j’ai débattu épistolairement avec Monsieur Dejemeppe sur le principe du secret professionnel. Sa réponse m’a bien fait comprendre que la gestion d’une Société Moderne ne pouvait se limiter à une vision étriquée de la confidence d’un patient et de la discrétion qu’on lui doit. Entretemps, le secret professionnel s’est liquéfié dans un nouveau code de déontologie qui est devenu un petit catéchisme sibyllin et insignifiant… Je devais vivre avec mon temps.
Je ne puis être d’accord avec un point de vue opportuniste qui dénature le sens profond de ma mission.
Si je m’adresse à vous, c’est parce que vous enseignez la déontologie médicale et que l’Ordre Provincial dont je dépends oppose un insupportable silence à mes demandes d’avis sur des sujets relatifs à la crise sanitaire, prétextant une obligation de neutralité à l’égard du pouvoir politique auquel il n’est pourtant en aucune façon soumis !
Je m’adresse donc à vous pour recueillir votre avis sur la question de la vaccination en vous transmettant copie ci-dessous de la lettre que j’adressais le 5 juin 2021 au Docteur Jacques Bruart, Président de l’Ordre Provincial du Hainaut où je suis inscrit.
Monsieur le Président,
Chers Confrères,
Je voudrais tout d’abord remercier l’Ordre de ne pas avoir privé les médecins Belges de leur liberté thérapeutique comme l’a fait l’Ordre Français en interdisant un traitement (HCQ/IVM/AZM) que l’on savait sans risque et que des preuves scientifiques valident aujourd’hui. La position nuancée qui se bornait à rappeler les naturelles exigences de notre métier, m’a permis de prescrire en conscience et de constater a posteriori que j’ai eu raison de le faire[i].
Dans la dernière circulaire que vous nous adressez, intitulée « Communication en temps de crise sanitaire », l’Ordre rappelle à juste titre que l’application d’un traitement à un individu particulier requiert toujours de prendre en considération sa situation de santé personnelle. La vaccination dont l’indication est sans la moindre ambiguïté un acte médical tant qu’elle n’est pas obligatoire, requiert donc cette recommandation d’autant plus impérativement que ses complications à long terme sont inconnues et que la littérature laisse penser que des complications graves à court terme touchent surtout les jeunes de moins de trente ans[ii]. La vaccination doit donc être le fait d’un médecin qui connaît son patient et assume la responsabilité de l’acte qu’il pose.
Comment dès lors l’Etat peut-il s’arroger le droit de court-circuiter le médecin traitant en organisant la vaccination sur base d’un consensus recueilli auprès d’experts pétris de conflits d’intérêts non déclarés, ce qui constitue – vous l’avez rappelé dans ladite circulaire – une faute déontologique ? Par quelles entorses au bon-sens et au droit, des échevins de la santé se substituent aux médecins et s’autorisent à pratiquer l’Art de Guérir en convoquant à l’aveugle des citoyens pour leur administrer un vaccin tiré au sort ?
N’y aurait-il pas assez de médecins traitants en Belgique pour assurer la vaccination de la population dans de parfaites conditions éthiques et scientifiques ? Seul un médecin traitant est habilité à éclairer le choix du patient, en conseillant vivement la vaccination quand elle est bénéfique comme c’est assurément le cas des sujets à risques, en orientant les patients thrombophiles vers un vaccin moins thrombogène ou réputé tel, en renonçant à la proposer à des patients qui ont fait la maladie et montrent une immunité suffisante, notamment ceux qui ont été infectés par des variants récents, en la déconseillant surtout à des patients jeunes qui ne présentent pas de risque.
En outre et par sa nature absolue d’acte médical, une vaccination non-obligatoire doit impérativement être couverte par le secret professionnel tel qu’il est défini par la déontologie et par le code pénal. Un passeport vaccinal destiné à être produit publiquement ne peut évidemment contenir d’informations qui mentionne l’état vaccinal d’un individu.Par ailleurs, la résolution 2361 votée le 27 janvier au Conseil de l’Europe par 115 voix pour, 2 contre et 13 abstentions, stipule que :
Article 7. Pour ce qui est d’assurer un niveau élevé d’acceptation des vaccins (il convient) :
7.3.1. de s'assurer que les citoyens et citoyennes sont informés que la vaccination n'est pas obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s'il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement.
7.3.2. de veiller à ce que personne ne soit victime de discrimination pour ne pas avoir été vacciné, en raison de risques potentiels pour la santé ou pour ne pas vouloir se faire vacciner.
Les Etats européens négligent cette résolution avec une outrecuidance qui engage juridiquement leur responsabilité pour les conséquences de décisions prises dans le cadre d’arrêtés autoritaires qui ont un arrière-goût de loi martiale. Si l’Etat veut vacciner, qu’il invite un parlement libéré de l’obligation de passer sous les fourches caudines de la discipline de parti, à rendre la vaccination obligatoire et qu’il s’engage en conséquence à porter la pleine responsabilité de cette obligation !
Sinon que l’Etat se retire !
J’attends donc l’avis de mon Ordre Provincial sur une question qui, au-delà de la santé et de la déontologie concerne des questions fondamentales et fondatrices d’un humanisme qui nous était autrefois si cher et qui engage nos responsabilités de médecins. Le silence sur cette question ne nous dédouanera pas.
Vous m’avez avisé dans votre précédent courrier que les questions de principes relevaient de l’Ordre National. Ce n’est pas ce que dit la loi. L’Arrêté Royal n° 79 du 10 novembre 1967 précise en son art.6, §3 qu’il est dans les attributions de l’Ordre Provincial de donner aux membres d'initiative ou à leur demande, des avis sur des questions de déontologie médicale.
C’est donc l’avis d’un Président dont je connais bien l’engagement total et inconditionnel auprès de ses patients et de son Conseil que je sollicite et non celui du Magistrat qui préside notre Ordre National.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, Chers Confrères, l’expression de mes salutations les plus respectueuses.
Dr Alain Colignon.
Voici, Confrère Boxho, les questions que j’ai posées à mon Ordre Provincial et qui sont restées sans réponse.
En résumé, je vous adresse humblement les questions suivantes :
- L’indication d’une vaccination non-obligatoire peut-elle être posée par des politiques ou doit-elle être posée comme tout acte médical par un médecin au terme d’un colloque singulier avec son patient ?
- L’Etat peut-il se permettre de pénétrer des données médicales – théoriquement couvertes par le secret le plus intransgressible – pour procéder à une analyse scandaleusement illégale de la comorbidité de chaque Belge ?
- Cette vaccination, comme tout acte médical, doit-elle être couverte par le secret professionnel ou peut-elle être livrée à tout organisateur d’événement ou tenancier de bistrot, devenu pour la cause, un véritable inspecteur doté de « pouvoirs judiciaires » par l’Etat ?
- Un patient peut-il être manipulé et poussé à se faire vacciner (traitement en phase III), par un odieux chantage à la privation de ses libertés fondamentales comme on le ferait avec un criminel ?
- Si ceux qui ne sont pas vaccinés, dont je suis, sont vraiment irresponsables, quelle responsabilité, bien plus grande, portent dans ce cas les politiques qui n’ont pas rendu la vaccination obligatoire et pour quelle obscure raison ne l’ont-ils pas rendue obligatoire ?
Sommes-nous vraiment tombés si bas, qu’un praticien soit contraint de poser des questions aussi essentielles à son Ordre, pour que celui-ci prenne une position claire et que sa réponse légitime ou non, permettre de savoir si nous naviguons, comme nous le craignons, vers un nouveau-monde ou si nous ne faisons que passer dans le mauvais rêve de politiciens maladroits ?
Je ne doute pas, Confrère Boxho, que vous aurez à cœur de débattre de ces questions fondamentales lors d’une réunion du Conseil afin d’y apporter, enfin, des réponses définitives.
Je vous prie de croire, Monsieur le Vice-Président, Cher Confrère, en mes sentiments les plus distingués.
Alain Colignon
55964
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[i] Early Treatment with Hydroxychloroquine and Azithromycin in 10,429 COVID-19 2 Outpatients: A Monocentric Retrospective Cohort Study Matthieu MILLION, MD, PhD1,2, Jean-Christophe LAGIER,…D RAOULT - IHU Marseille.
[ii] https://doi.org/10.1136/bmj.n958